mardi, juin 07, 2005

 

Face aux effets pervers de la LPP, mieux vaut privilégier le 3ème pilier

PRIVILEGIER LE 3ème PILIER ?


Le retournement des marchés des actions entre 1998 et 2001 a provoqué de fortes pertes en fortune et une chute brutale des perfomances du long terme auprès d'une forte majorité de caisses de prévoyance et de fondation du 2e pilier. Cela est dû à des politiques de placements pro-cycliques et passives, autant qu'à l'absence de compétences internes pour anticiper ou gérer un environnement de marchés négatif.

Ces pertes ont alerté le public et les autorités des dysfonctionnements de la LPP/OPP2. De plus, le passage progressif de la primauté des prestations à celle des contributions,surtout par les caisses publiques, transfère les risques de l'inflation et du rendement sur tous les assurés. Un pan important de la LPP, qui pouvait en justfier l'obligation depuis 1985 au titre de prestation sociale, aura vécu.

Si l'AVS n'échappe pas aux effets de la démographie (vieillissement et dénatalité) et des cycles économiques et financiers (volatilité ou incertitude des rendements dans le court terme), son but de solidarité et la garantie d'une rente de minimum vital lui confèrent un statut qui justifie son caractère obligatoire. Son principe restera acquis. Aussi, la ponction du pouvoir d'achat que représente les contributions au 1er pilier est faible comparée à celle subie pour le 2e pilier, qui diminue fortement la capacité de consommer et d'investir.

La situation actuelle du 2e pilier illustre que l'obligation de s'y assurer produit les mêmes effets pervers que ceux observés dans le système de santé. Elle entraîne la même absence de réelle concurrence qui n'encourage les prestataires ni à l'éfficacité ni à la performance. Il en résulte, là aussi, des hausses des primes et baisses des prestations, mais plus forte érosion de la confiance et un impact bien plus négatif sur l'économie.

Le libre marché et la concurence ne peuvent fonctionner que si le client peut" voter avec ses pieds" . L'assuré du 2e pilier devrait pouvoir changer de prestataire et avoir le droit de renoncer à cette assurance, si elle devait ne pas donner satisfaction ou ne pas correspondre à ses choix de vie.

Au vu des faiblesses structurelles et des perspectives incertaines du 2e pilier, la construction d'un plan de prévoyance personnel s'impose. Le 3e pilier devra être privilégié à l'avenir! Les risques de l'économie et des marchés existent également pour un plan de retraite personnel, mais ils peuvent être gérés activement et selon des objectifs individualisés. De plus, il offre le libre choix du prestataire et des économies d'impôts, les apports étant défiscalisés avec des plafonds intéressants.

Afin de constituer un capital de retraite, des contributions à un plan personnel permettent de bénéficer au mieux du cumul des intérêts composés dans la durée. C'est la stratégie de base pour toute constitution de capital. Elle peut être optimisée pas le cumul de dividendes et plus values en actions.

Les risques d'un 3e pilier seront d'autant plus limités s'il est constitué par des contributions régulières fixes (mensuels, annuels...). Le même montant achètera moins de parts de papiers valeurs quand ils sont surévalués. Le "prix moyen" des placements dans la durée sera lissé, augmentant le rendement et la performance du plan.

De plus, de telles contributions régulières fixes répondent à une autre condition importante dans la réussite optimal des placements financiers : celle de la maîtrise"comportementale", ce qui n'est pas le cas dans le 2ème pilier !! On évitera ainsi à coup sûr les pertes sévères causées par des achats massifs en phases spéculatives et des ventes précipitées ou forcées en phases de panique, soit par décision propre ou par celle d'une institution.

La vue de l'indice Dow Jones reproduit ci-dessus illustre l'avantage d'un plan de contributions régulières fixes par son effet de lissage. Mais aussi l'importance qu'il faut attacher à les placer le plus tôt possible, afin d'en limiter les apports et les risques, tout en amplifiant la performance.

En effet, une personne qui placerait une contribution annuelle fixe en sept fois entre la 19e et la 26e année de sa vie constituerait à 65 ans un capital supérieur à celui d'une personne plaçant une contribution annuelle identique, mais en 40 fois entre la 26e et la 65e année de sa vie. Surtout, le premier plan produit une performance six fois plus élevées sur les apports. Cet exemple souligne en outre que la ponction du pouvoir d'achat durant toute la vie active de l'assuré est l'autre aberrance de fond de la LPP.

Les marchés, tout particulièrement celui des actions, reflètent les phases structurelles et conjoncturelles d'expansion ou de contraction de l'économie. Ils répondent aux cycles économiques par des cycles ou tendances correspondants, dits séculaires et primaires.

Une approche cyclique et historique, permet d'anticiper en temps utile les phases de risques accrus et de bénéficier plus largement des reprises qui suivent les périodes de contraction.
Pour le dire avec une citation attribuée à Mark Twain : " L'histoire ne se répète pas, mais elle rime àcoup sûr ".
Aldo Schorno Conseiller gérant indépendant Genève / Le Temps edit. du 7.06.05

Le graphique ci-dessus éclaire ce constat par l'indice Dow jones pour le XXe siècle (1914 à nos jours) :
Une période de contradiction structurelle et un retour de l'inflation sont bien en force dans l'économie globalisée ( 4 ). Les marchés sont à mi-parcours d'un cycle séculaire de contraction pour les actions traditionnelles et les obligations. Ces deux classes d'actifs offrent actuellement de belles opportunités pour l'épargne-prévoyance à moyen et long terme.





<< Home

This page is powered by Blogger. Isn't yours?